4 + 4 Dny v Pohybu ou 4+ 4 Days in Motion. C'est le nom d'un festival qui, depuis vingt trois ans, mêle arts vivants et arts plastiques dans des lieux non dédiés de la capitale tchèque. Singularité de la manifestation : ses thèmes de programmation…
Invité au festival La Strada, à Graz, le chorégraphe Chris Haring donnait récemment une déclinaison de sa pièce "Foreign Tongues" dans une église. Mais les jongleries des acrobates n'évoquent-elles pas également à leur façon l'imagerie religieuse ? Aux sources de la danse et des jeux d'équilibre, petit détour par le musée.
Dans le sillage du chef-lieu provincial, Leeuwarden, capitale européenne de la culture pour 2018, le festival Oerol, sur l'île de Terschelling (nord des Pays-Bas), bat des records d'affluence. Comme toujours, les installations et performances en lien avec l'environnement y côtoient les rendez-vous plus classiquement festifs. Cette année, nombre d'artistes semblent cependant avoir entamé de singulières réflexions sur le temps.
Quand Zuzana Pacáková est rentrée en Slovaquie en 2009, après ses études en France, elle a joué avec l’idée de créer un festival d’art contemporain, qui manquait dans sa ville natale, Košice. Inspirée par la Nuit blanche à Paris, pleine de détermination et d’enthousiasme, elle a décidé de s’engager dans ce cycle annuel envoûtant, et a apporté au public slovaque le désormais reconnu et populaire festival d’art contemporain Biela noc.
Cet article a été publié dans KLAXON #8 - la ville augmenté
Le groupe Ici-Même [Paris], compagnie parisienne fondée par Mark Etc en 1993, produit des interventions théâtralisées et des scénographies urbaines à échelles variables, qui questionnent la relation à notre environnement social et urbain. Après s’être fait connaître, et reconnaître, pour son agilité à infiltrer le réel et faire mystification, Ici-Même adopte pour ses récentes créations une approche diamétralement opposée en plaçant les spectateurs au coeur de la narration, et se « réconcilie avec les figures de la convocation du public » comme l’explique Mark Etc, sans double langage. Après une première expérience de « parcours vidéo guidé dans la ville » tentée avec Allo Ici-Même en 2010, First Life est créé en 2013.
La rue se rassemble, la rue inquiète. A Paris, en dépit des faibles chiffres annoncés, elle fait légitimement valoir son droit à exercer la démocratie. A Barcelone, des manifestations contradictoires se sont succèdé sur la question de l'indépendance catalane. Mais de l'autre côté des Pyrénées, c'est à l'histoire de l'art que nous ramène la dernière performance participative de Benjamin Vandewalle dans l'espace public.
In Hull, recently voted the “least romantic city in England”, Freedom Festival celebrated the 210th anniversary of the abolition of slavery in the British Empire. It strikes an appropriate political tone, in the wake of recent racist incidents and discourse in Charlottesville, Virginia. Thought-provoking debates and shows combined with lighter entertainment, which were also steeped in the city’s history.
C'est l'été, Graz, cité frontalière (dont l'étymologie vient de grad, gradec, «ville» dans les langues slaves) bruisse de sonorités croates, slovaques, slovènes… Il y a une génération, la ville se trouvait à la frontière de l'«autre Europe». Le festival La Strada y fête aujourd'hui paisiblement ses 20 ans. Mais d'autres frontières restent à abattre dans les têtes.
Des fonds mis en commun mais immobilisés dans le cas où les participants ne parviendraient pas à s'entendre. D'autres sommes exposées à la vue de tous dans l'espace public... Alors que la politique européenne semble parfois se résumer aux questions budgétaires, les propositions du studio britannique Kaleider, à petite échelle, esquissent d'intéressantes pistes.
Elections inattendues de Donald Trump et d'Emmanuel Macron, Brexit… L'actualité politique paraît de plus en plus difficile à lire. Que proposent les artistes ? Une participation accrue. Et une redéfinition du collectif, passant le cas échéant par un changement d'échelle. A tout le moins, un nouveau paradigme.
A rebours du modèle productiviste et consumériste qui a dominé le XXe siècle émergent des systèmes plus contributifs. C’est dans ce contexte que certaines démarches artistiques mettent en jeu un autre rapport à l’économie, afin de mieux partager la richesse des imaginaires.
Jay Wahl est directeur artistique du Kimmel Center à Philadelphie, et Vladimir Us est responsable du groupe Oberliht en Moldavie, deux structures membres de la plateforme IN SITU. Ils questionnent la notion d’art populaire et confrontent leurs approches de la création en espace public.
Dérives autoritaires, démagogie, perte de crédibilité des élites, abstention des citoyens… Face à ces périls, les réponses de l’opinion publique et des pouvoirs politiques oscillent entre populaire et populisme. Tour d’horizon des enjeux démocratiques contemporains.
Pluvlié par le CIFAS, ce sixième numéro de Klaxon poursuit sur la lancée du numéro précédent, déjà consacré à la justice sociale. Voici donc de nouvelles réflexions ou pratiques artistiques redonnant l’espace public à des corps ordinairement tenus à la marge : ici ceux des femmes, des Roms, des jeunes, des immigrés, des sans-domicile fixe, des malades, des transgenres.
Ce texte ne prétend pas à une vision exhaustive de ce qui s’est déroulé durant la « Hot House » de Neerpelt, mais en donne une vision partiale et partielle, depuis le point du vue d’un partenaire récent du réseau – à titre individuel à la fois curateur et artiste. On peut situer ce point de vue comme périscopique : ainsi de celui qu’on a depuis un sous-marin, permettant d’identifier ce qui se trouve à la surface, et éventuellement de viser ce qui se trouve sous la surface.
En trois temps : l’examen, le diagnostic et le soin, j’essaierai d’identifier d’abord ce qui m’a semblé marquant dans les personnalités des artistes et dans leurs projets, ensuite ce que le rassemblement de ces personnalités et ces projets peuvent signifier du contexte, de la situation plus générale de la société, enfin ce qui pourrait, peut-être, être affiné dans le dispositif de la Hot House.
Nous évoquions le monstre du Léviathan, dans une précédente chronique, sans nous attarder sur la notion de "bien commun" développée par Thomas Hobbes, hâtivement traduite en français par le mot Etat. La question des communs revient sur le devant de la scène. Que recouvre-t-elle exactement ?
« L’art face à la terreur ». Pendant quatre jours, les participants réunis au CIFAS, à Bruxelles, auront uni leurs réflexions sur une question rendue brûlante par les attentats du printemps dernier. Des réflexions menées en paroles et en actes.
Les attentats de Paris, de Bruxelles, de Nice viennent nous rappeler que l'espace public peut être aussi celui du deuil. Un état abordé par quelques-uns des artistes réunis au festival Travellings, à Marseille.
Où l'on retrouve le plasticien Frank Bölter, dont le nom a tout juste été évoqué dans la chronique #1 et qui était programmé à Travellings. Le carton matériau pauvre, envahit les créations dans l'espace public. Ce n'est pas un hasard…
Mathieu Braunstein travelled in the Balkans during the 1990's and is the author of the book: François Mitterrand à Sarajevo, le rendez-vous manqué, éd. L'Harmattan, 2001
Une semaine après l’attentat « monstrueux » de Nice, la lecture du « Léviathan » de Thomas Hobbes (1651) a quelque chose de vertigineux. Le philosophe anglais place le corps (naturel et politique) au cœur de son raisonnement ; il rappelle que les formes politiques et les dieux sont mortels ; mais surtout, il établit clairement que le renoncement à la vie contrevient aux « lois de la nature » (chp. 14). Le désordre et le religieux sont pensés a minima comme une « infirmité » de l’Etat (chp. 29). Quant à l’attentat suicide, il relève au mieux d’un empoisonnement.
Comment écrire sur l'art dans l'espace public en Europe, en gardant un esprit critique et sans tomber dans le panégyrique ? Comment analyser une matière par définition volatile, le spectacle vivant, tout en demeurant à l'écoute des mouvements du monde ? Pour ne pas perdre de vue l'essentiel, les livres sont, comme toujours, d'un précieux recours.
Etranges journées que celles de cet Emerging Space. Et étrange intitulé, plus polysémique en anglais qu'en français : "breaking down barriers"… En ces temps de crise aiguë des migrants, de remise en cause de l'Europe et de rétablissement des frontières, la notion promettait quelques belles prises de parole sur le monde d'aujourd'hui, dans des sociétés guettées par l'isolationnisme et la tentation de la fermeture sur soi. Cette discussion, finalement, aura été lancée par l'artiste Anne Corté (compagnie Roure, Belgique), au troisième jour du séminaire. La rencontre avait pourtant commencé d'une façon très particulière, au lendemain d'un attentat majeur dans le métro et à l'aéroport de Bruxelles. Effet collatéral de cette attaque terroriste, le partenaire belge, Hugo Bergs, et son artiste invité, n'auront pu "émerger" à Marseille qu'à l'issue d'un parcours du combattant.
Comment les nouvelles technologies influent sur la création en espace public : réunis à Norwich, des artistes européens ont exploré les nouveaux horizons qu’offrent ces outils innovants.
«Le jardin commence au moment où un homme foule son sol et s’avance dans l’espace du végétal, du minéral. Depuis ce moment le souvenir de sa présence est figé dans ce lieu». Selon Giuseppe Penone, un des principaux artistes contemporains italiens, la frontière entre naturel et artificiel se situe intégralement dans une empreinte qui nous suivrait pendant que nous marchons entre les arbres de bronze et les installations de pierres et marbre que l’artiste a créés pour les jardins baroques de la Résidence royale de Venaria Reale, aux alentours de Torino. C’est le matin tôt et, sous un soleil enfin printanier et les Alpes piémontaises sur le fonds, nous ne profitons pas simplement de cette journée magnifique.
Neil Butler dirige UZ Arts, structure indépendante basée à Glasgow (Ecosse) à l’origine de nombreux programmes culturels dans le monde entier. Werner Schrempf dirige, entre autres, le festival La Strada à Graz (Autriche) qu’il a fondé en 1998. Ces deux directeurs de structures membres du réseau IN SITU font ensemble le point sur l’état de la création aujourd’hui dans l’espace public.
Olivier Grossetête et le collectif Zimmerfrei (Massimo Carozzi, Anna de Manincor et Anna Rispoli) construisent des villes « temporaires» : La Ville éphémère et Temporary Cities, deux projets du réseau IN SITU. Quand l’un crée du commun par la construction de murs réels en cartons, l’autre propose une vision rêvée de la ville. Réflexions d’artistes sur les murs invisibles qui segmentent nos villes.
Urbaniste de formation, Trevor Davies dirige la biennale d’art en espace public Metropolis à Copenhague, organisée par le Københavns Internationale Teater. Il conduit par ailleurs la candidature de Åarhus pour le titre de Capitale européenne de la culture en 2017. Il évoque l’art et le jeu comme des instruments d’ingénierie sociale et d’écologie urbaine. Des flash mobs aux propositions artistiques plus élaborées, les interventions ludiques dans la ville mettent en jeu de manière innocente des fondements du fonctionnement social et politique.
"Révolutions arabes" d’un côté, repli xénophobe des pays d’Europe de l’autre et, des unes aux autres, des migrants portés par un espoir formidable. Sur les scènes européennes, des artistes tentent de traduire et de donner à éprouver l’expérience ambivalente que sont les migrations et l’exil.
Des portraits gigantesques de Palestiniens et d'Israéliens faisant le même métier, collés face à face dans l’espace public, de chaque côté du Mur de séparation. C’était Face2Face, projet audacieux qui a rendu célèbres ses auteurs, JR et Marco. Depuis, ces derniers n’ont de cesse d’oeuvrer au surgissement de la surprise dans le quotidien urbain pour changer notre regard.